18 juin 2016

Perdue et retrouvée par Cat Clarke

Auteur: Cat Clarke
Éditeur: Robert Laffont
Collection: R
Pages: 414 pages
Parution: 23 avril 2015


Quatrième de couverture: 

Essayez d'imaginer: 
Un enfant kidnappée. Une famille déchirée. 
Lentement, au fil des ans, cette famille va recoller les morceaux. Elle reste un peu fragile, bien sûr, mais toujours unie. Et voilà que l'enfant, devenue adulte, revient à la maison... 
C'est là que l'histoire commence. Et si la fin du cauchemar n'était que le début d'un autre ? 

Classement: Bronze

Mon avis: 

J’ai décidé d’emprunter ce roman à la bibliothèque sur un simple coup de tête. En effet, j’avais quelque peu entendu parler de Cat Clarke, mais je n’avais jamais vraiment regardé ses livres. Lorsque je suis tombée sur Perdue et retrouvée, le résumé m’a tout de suite intrigué ! Je me suis immédiatement mise à imaginer ce qui pourrait arriver à cette famille, et je ne pouvais donc plus repartir de la bibliothèque sans ce roman.

On se retrouve donc ici dans les souliers de Faith, la sœur de la disparue. On revit avec elle le retour de sa sœur Laurel dans la famille, de même que la pression des médias au moindre de leurs pas. Bien sûr, Faith est déjà très habituée à la présence des médias dans sa vie puisque sa famille avait dû recourir à leur aide par le passé, mais elle ne les apprécie pas pour autant. On suit donc la réhabilitation de Laurel dans sa famille après avoir vécu des atrocités chez son ravisseur.

En tant que tel, j’ai trouvé que l’auteur avait fait un bon travail au niveau de l’écriture. Elle dépeint bien les émotions de Faith dans toutes les situations de sa vie, en particulier son ambiguïté face au retour de sa sœur. L’histoire découle donc facilement, même si, à mon avis, elle manque gravement de péripéties. En effet, même si le tout s’enchaîne bien dans les idées, il me semble que l’auteur sème mal ses indices. Elle ne provoque absolument pas d’évènements majeurs dans la vie de cette petite famille. Tout coule trop bien : Laurel m’a semblé trop normale pour une jeune fille qui a été kidnappée aussi jeune et aussi longtemps et jamais elle n’est déboussolée par une situation. On dirait que l’auteur voulait disséminer ses indices au compte-goutte afin de nous laisser le temps de deviner la fin, mais cette façon de faire a rendu l’avancée de l’histoire très lente. De plus, j’ai réussi à deviner bien avant la fin ce que l’auteur avait en tête, ce qui est un peu dommage.

Pour terminer, j’ai bien aimé les personnages qui nous ont été présentés. D’abord, Faith est quelqu’un de très humain. En tant que jeune adolescente qui a perdu sa sœur depuis très longtemps, je la comprends de douter face à la situation. Elle se fait rapidement la réflexion que sa sœur est désormais une parfaite étrangère pour elle et elle ne sait pas du tout comment l’aborder. Elle essaie de garder sa vie normale à l’école, mais c’est très difficile vu la façon dont le retour de Laurel est médiatisé. De plus, elle a l’impression maintenant plus que jamais qu’elle vit dans l’ombre de sa sœur et que les gens ne la reconnaîtront plus pour la personne qu’elle est, mais plutôt par son lien avec sa sœur. Cela doit être assez déroutant de se retrouver, du jour au lendemain, dans une telle vie.

Comme je l’ai dit précédemment, Laurel m’a un peu paru irréelle. Elle ne réagit absolument pas comme je m’y attendais au vu des épreuves qu’elle a dû surmonter. De plus, elle est un peu fade puisqu’elle ne se choque jamais à propos de rien (ou pratiquement) et ne démontre jamais ses émotions dans n’importe quelle situation. Elle m’a donc quelque peu déçue.

En conclusion, il s’agit d’un assez bon roman qui fait réfléchir de par le thème principal qu’il aborde, mais j’avoue avoir été déçue par le manque d’action et la personnalité fade de Laurel. Peut-être retenterai-je un jour un roman de Cat Clarke, mais celui-ci ne m’a pas convaincue…


Et vous, est-ce que vous avez lu ce livre ? Est-ce que vous me conseillez tout de même les autres romans de Cat Clarke ? 


17 juin 2016

Le blogue de Namasté (Tome 1-2-3) par Maxime Roussy


Tome 1: La naissance des réglisses rouges 

Auteur: Maxime Roussy
Éditeur: Édition Marée Haute (puis La Semaine)
Collection: ---
Pages: 197 pages
Parution: 2008









Tome 2: Comme un poisson dans l'eau 

Auteur: Maxime Roussy
Éditeur: Édition Marée Haute (puis La Semaine)
Collection: ---
Pages: 201 pages
Parution: 2008









Tome 3: Le mystère du t-shirt

Auteur: Maxime Roussy
Éditeur: Édition Marée Haute (puis La Semaine)
Collection: ---
Pages: 194 pages
Parution: 2009








Classement: Argent 

Mon avis: 

Cette série ressemble quelque peu à Aurélie Laflamme par India Desjardins de par son principe. En effet, on retrouve ici Namasté, une jeune fille de 13 ans, qui décide de transférer l’écriture de son journal intime sur un blogue privé. Nous la suivons donc dès sa première journée à l’école secondaire. Namasté est une jeune fille pleine d’humour et d’énergie, qui n’hésite pas à s’affirmer. Cela la place parfois dans des situations quelque peu précaires…! Par le fait même, nous apprenons à connaître sa meilleure amie, son frère, Tintin (le meilleur ami de son frère), Mom, Pop et son papi.

Tout d’abord, il s’agit d’une série très jeunesse. Je l’avais commencé dans mon adolescence et je l’avais bien aimé. Ainsi, je crois qu’elle conviendrait à des jeunes filles de 11 à 15 ans. L’auteur joue ici vraiment le jeu : il se place dans la tête d’une jeune adolescente de 12-13 ans qui entre à l’école secondaire et nous dépeint la vie qu’elle mène. Je tiens aussi à spécifier que ce roman est écrit en « québécois », si je puis dire. En effet, les tournures de phrases et les expressions utilisées sont pleinement québécoises et je me demande vraiment si le texte resterait compréhensible pour quelqu’un qui n’est pas habitué à cette façon de parler. Je comparais Le blogue de Namasté et Aurélie Laflamme tout à l’heure, mais il faut bien comprendre que Aurélie Laflamme est écrit en français international en comparaison de Namasté ! Je ne tente pas ainsi de décourager d’éventuels lecteurs européens, je veux seulement que vous soyez avertis !

 J’ai bien aimé redécouvrir la vie de Namasté en tant que jeune femme de 21 ans. C’est assez extraordinaire comment la perception d’une histoire peut être différente à un âge plutôt qu’à un autre ! Lorsque j’ai lu cette histoire pour la première fois, j’étais à l’école secondaire. Ainsi, je comprenais parfaitement les raisonnements de Namasté et ses réactions face aux adultes en particulier. Maintenant, cette petite histoire me fait replonger dans mes souvenirs de ce temps-là. Je me sens donc très nostalgique lorsque je lis cette série.

J’ai appris, grâce à Livraddict, que cette série était une Chick-lit. Et je ne peux qu’être d’accord ! Il s’agit d’une histoire très légère par sa narration et parsemée d’images ici et là. L’auteur découpe son récit par journée et heure de rédaction par Namasté, et il inclut même des publicités automatiques sur son blogue. La légèreté est aussi induite par l’humour de la jeune femme que nous suivons qui, même dans les situations les plus difficiles réussit à trouver une comparaison qui nous fera sourire. Il s’agit du gros point fort de cette série.


Pour finir, je vous conseille cette série d’abord si vous êtes actuellement au secondaire (où que vous allez y entrer bientôt), mais aussi à tous ceux qui ont besoin de relaxer en lisant une histoire sans prise de tête. Et attention, cela ne veut toutefois pas dire que l’histoire est dénuée de tragédie, vous êtes prévenus ! 

3 juin 2016

L'Ange de la nuit: Au-delà des ombres par Brent Weeks

Auteur: Brent Weeks
Éditeur: Milady
Collection: Fantasy
Pages: 697 pages
Parution: 25 juillet 2011


Quatrième de couverture: 

Cénaria est un royaume brisé où règnent la famine et le désespoir. Il n'est plus défendu que par une armée misérable. Au nord, le nouveau Roi-dieu a un plan. C'est de la démence mais, s'il parvient à le mener à bien, personne ne pourra plus l'arrêter. Pour sauver ses amis, et peut-être même ses ennemis, Kylar doit accomplir l'impossible: assassiner une déesse. S'il échoue, il condamnera à la moitié d'un continent. S'il réussit, il perdra tout ce à quoi il tient. 


Classement: Coup de coeur 


Mon avis: 



Alors, tout de suite après avoir terminé le 2e tome, j’ai décidé d’enchaîner avec le 3e et dernier tome de la série. Mes attentes étaient très élevées face à celui-ci : j’avais espoir que l’auteur réussisse à utiliser tous les éléments et les personnages qu’il avait présenté dans les tomes précédents et, à un élément près, il y est parvenu de façon magistrale !

On retrouve ici nos personnages principaux après la bataille au Bosquet de Pavvil, au moment où Térah Graesin devient la reine de Cénaria. Dans celui-ci, pas question pour Kylar d’abandonner son métier. Il est plutôt prêt à employer toutes ses capacités à leur plein potentiel afin d’aider les gens qu’il aime. L’auteur nous amène ici sur plusieurs fronts en même temps : Dorian, Feir, Solon, Vi, Élène, Kylar et j’en passe. Durant tout le roman, on appréhende la grandiosité de la fin, où tous auront leur rôle à jouer. Et, même si j’ai eu très peur de voir mes espoirs s’effondrer, il n’en a rien été. La fin était parfaite !

L’auteur réussit encore à nous étonner dans ce tome. Certains indices, qui ont été semés ici et là dans l’histoire, finissent par prendre tout leur sens. Cela faisait bien longtemps, il me semble, que je n’avais pas lu la fin d’une histoire (que cela soit une série ou un one-shot) où l’on nous donnait des explications sur absolument tout, mais tout en nous laissant une certaine marge de manœuvre dans les toutes dernières pages. Je veux dire par là que l’entièreté du passé et du présent ont une conclusion satisfaisante, mais que l’on connaît seulement quelques bribes du futur de chacun. Ces petits indices nous permettent de nous imaginer ce qui pourrait arriver, et c’est là qu’est la marge de manœuvre dont je parlais précédemment. J’adhère absolument à cette façon de faire et j’espère que j’aurai le plaisir de la retrouver dans d’autres histoires !

L’auteur réussit aussi à s’en tenir à son idée première. Il est très rare que cela arrive, mais ce livre n’a pas un happy ending. Et je suis en train de réaliser que ce sont vraiment les fins comme celle-ci que je préfère. En effet, cela me donne l’impression que l’auteur ne se censure pas et qu’il reste fidèle aux caractères des personnages qu’il a créé. J’ai aussi l’impression que l’auteur lui-même n’écrit la fin qu’à contrecœur, comme si c’était l’histoire elle-même qui la lui imposait. Il s’agit pour moi de la preuve irréfutable que Brent Weeks est un excellent auteur.

L’auteur réussit dans ce tome à faire ressortir la personnalité de chaque personnage et à l’exploiter au maximum. Celui qui m’a le plus étonné, c’est Dorian. Autant il peut être la personne la plus vertueuse sur Midcyru, autant il est prêt à sacrifier cette même vertu pour une cause qui le dépasse. En cela, l’auteur réussit très bien à démontrer que chaque individu recèle une part d’ombre en lui et que ce n’est que par la volonté qu’on peut réussir à l’écarter. Ensuite, j’ai admiré l’évolution de Vi. Par son vécu, elle nous prouve qu’une personne qui n’a pas eu de chance dans sa jeunesse peut toujours se rattraper et devenir quelqu’un de différent. J’ai aussi bien apprécié l’habileté politique de Logan, qui s’acclimate relativement bien à sa nouvelle position. À croire qu’il a toujours été fait pour la négociation !

Finalement, je ne peux pas faire une critique de ce roman, de cette trilogie, sans parler de Kylar et Élène. Wow...! Les deux personnages sont époustouflants ! D’abord, Kylar réussit à nous montrer l’une des meilleures parts de lui-même, soit la grandeur et la force de son amour. Cela semble anodin, mais on se rend vite compte que c’est l’un des aspects les plus décisifs de cette histoire. Encore une fois, j’adore le fait que l’auteur réussit à bien montrer que tous ses personnages ont une part d’ombre et de lumière et que c’est à eux de choisir ce qu’ils veulent être. Et puis Élène… Que dire de cette magnifique jeune femme, sinon qu’elle est extrêmement courageuse ! Je l’admire beaucoup pour sa pureté malgré son enfance difficile, de même que sa faculté de pardon. À sa place, je n’aurais pas été capable d’accepter ce qui lui est arrivé !


Pour fini, je dois dire que j’ai été très surprise que toutes mes attentes soient remplies ! Il s’agissait d’une très belle trilogie de fantasy qui restera longtemps dans mes pensées ! Elle aura même réussit à me faire verser quelques larmes malgré moi. C’est le cœur lourd qui je quitte cet univers et ces personnages… Je vous conseille cette série les yeux fermés !



15/24


L'Ange de la nuit: Le choix des ombres par Brent Weeks


Auteur: Brent Weeks
Éditeur: Milady
Collection: Fantasy
Pages: 697 pages
Parution: 20 juin 2011


Quatrième de couverture: 

Kylar Stern a renoncé à sa vie d'assassin. Il a laissé derrière lui son maître Durzo et son ami Logan Gyre, laissés pour morts dans l'invasion brutale du pays par les armées du Roi-dieu. Kylar est parti s'installer dans une ville et a changé de métier. 
Mais lorsqu'il apprend que Logan est toujours vivant et qu'il est retenu prisonnier, Kylar est confronté à un terrible dilemme: abandonner la voie des ombres à tout jamais et vivre heureux avec sa famille, ou bien replonger dans la violence pour sauver son pays et son ami... au risque de tout perdre.

Classement: Or

Mon avis: 

Tout de suite après ma relecture du premier tome de l’Ange de la Nuit, j’ai décidé d’entamer le deuxième. En effet, je fais partie de ce genre de lecteurs qui adorent lire l’entièreté d’une série à la suite, question de rester dans l’ambiance et de se souvenir des moindres détails. Vous devinerez donc très facilement quelle sera ma prochaine lecture, d’autant plus que le livre en question est déjà en ma possession !

On se retrouve donc tout de suite après l’invasion khalidorienne, alors que Garoth Ursuul a pris possession de Cénaria. Kylar, quant à lui, a décidé de ne plus se mêler de la politique du royaume et décide donc de partir afin de commencer une nouvelle vie d’herboriste. Toutefois, sa véritable nature pourrait bien se révéler plus difficile à étouffer que ce qu’il croyait… Et je dois m’arrêter là pour être certaine que de ne pas trop en révéler à ceux qui n’auraient pas encore lu le premier tome !

L’ambiance ici est très différente de celle que l’on découvre dans le premier tome, surtout durant la première partie du récit. On assiste alors au combat intérieur que mène Kylar, qui oppose l’homme normal au pisse-culote aguerri. Même s’il veut devenir quelqu’un de bon et de simple pour ses proches, il ne peut s’empêcher de vouloir faire le bien autour de lui en tuant tous ceux qui le méritent. On découvre donc ici le côté plus humain de Kylar, et je trouve cela extraordinairement bien fait ! Dans la deuxième moitié du récit, on sent que le rythme de l’histoire s’accélère. Plusieurs événements importants se déroulent au même moment et on ne peut pas s’empêcher de dévorer les pages avec frénésie. J’ai toutefois trouvé que cette fin était un peu moins bonne que  celle du premier tome où, je le rappelle, la scène finale durait au moins 200 pages ! Ce n’est pas que la fin n’était pas intéressante, loin de là, c’est plutôt qu’elle l’était un peu moins que ce qui a été présenté dans le premier. J’ai trouvé très originale la résolution du problème dans la salle du trône, où un clin d’œil a été fait à un détail anodin qui était présenté au tout début du livre.

Il y a aussi beaucoup de nouveaux personnages dans ce roman, que l’on apprend d’abord a apprécié individuellement avant que leur destin ne s’entremêle avec celui des personnages principaux. Notons entre autres Ariel, qui se révèle être extrêmement intelligente et qui se sert de cette intelligence pour « forcer » les autres à faire ce qu’elle juge être le mieux. J’ai aussi bien aimé le chef des Ceurans, dont le nom m’échappe maintenant, pour son caractère. Je crois que nous n’en avons pas fini avec ces deux personnages et j’ai bien hâte de voir ce qu’il adviendra d’eux dans le dernier tome.  

On sent bien que ce deuxième tome sert à mettre en place des éléments et des personnages qui se révèleront très importants dans le troisième et dernier tome. J’anticipe quelque peu quelles personnes auront de l’importance et cela me donne encore plus envie de lire la suite. La dernière page du roman nous laisse sans voix et le nouvel élément qu’elle nous apporte amène à penser que la fin de la trilogie sera grandiose !

Somme toute, j’ai adoré la suite de cette trilogie qui ne cesse de m’étonner. Les personnages sont géniaux, l’univers est à couper le souffle et tout ça réuni sous une plume magnifique ! Que demander de mieux ?

14/24


L'Ange de la nuit : La voie des ombres par Brent Weeks

Auteur: Brent Weeks
Éditeur: Milady
Collection: Fantasy
Pages: 695 pages
Parution: 20 mai 2011


Quatrième de couverture: 

Pour Durzo, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps. 
Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instants. Le petit rat de la guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d'oeil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti. 
Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyables dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux... 

Classement: Or 

Mon avis: 

J’avais déjà eu l’occasion de lire ce roman par le passé, il y a à peu près un an de cela. Je l’avais alors beaucoup aimé mais, étrangement, je ne m’en souvenais pas assez pour réussir à enchaîner directement avec le deuxième tome. Je me suis donc décidée à le relire afin d’apprécier tous les éléments de l’univers qui nous est présenté.

Nous commençons l’histoire dans la peau d’Azoth, un jeune orphelin d’une dizaine d’années vivant difficilement dans le Dédale, le quartier le plus pauvre de la ville de Cénaria. Il est membre d’une guilde de jeunes, le Dragon Noir, qui s’organisent pour survivre ensemble (entre autre en dépouillant les passants). Évidemment, comme dans tout groupe d’une certaine amplitude, il y a un chef qui exerce sa tyrannie et, ici, il porte le nom de Rat. À celui-ci, tous les membres de la Guilde doivent verser une taxe à toutes les semaines, sous peine de subir le courroux des plus grands dont le Rat. Azoth vit donc dans cette guilde avec ses deux meilleurs amis, Jarl et Poupée, et essaie tant bien que mal de s’en sortir. Il verra une occasion d’améliorer son sort en la personne de Durzo Blint, un pisse-culotte (entendre ici assassin) de renom, à qui il demandera de devenir son apprenti.

Tout d’abord, pour ceux qui ont un peu peur que l’histoire se concentre autour des faits et gestes d’un garçon de 10 ans, sachez que l’histoire, à un moment donné, fait de gros bonds dans le temps, jusqu’à ce que le personnage principal ait environ 20 ans. Il n’y a donc aucune crainte à y avoir de ce côté-là ! Je considère ce roman comme de la fantasy adulte du fait de la richesse du vocabulaire, d’abord, mais aussi de l’âge des personnages et des thèmes abordés dans le roman.

En effet, l’histoire nous montre la cruauté du monde, qui est rempli d’amour sans espoir, de manigances  politiques de toute sorte et, par-dessus tout, de meurtres. On voit ainsi l’envers du décor de la cité, où les pisses-culottes sont les outils des plus ratoureux pour parvenir à leurs fins. L’auteur s’attarde aussi à bien démontrer que ses personnages sont complexes, soit qu’ils ont chacun une part d’ombre et de lumière. Il veut ainsi faire comprendre à ses lecteurs que ce n’est pas ce ne sont pas les gestes posés qui définissent qui nous sommes, mais plutôt ce qu’il y a à l’intérieur de nous. C’est un travail qui est très bien commencé et j’ai bien hâte de voir si l’auteur saura bien le poursuivre dans les prochains tomes !

L’intrigue en tant que telle est vraiment très bien faite. En effet, l’auteur ne cesse de nous surprendre avec de nouveaux rebondissements. On croit tout savoir mais, en fait, il n’en est rien. Je suis restée surprise à de nombreuses reprises ! L’auteur a le don de laisser des flous sans que l’on doute une seule seconde qu’il pourrait s’être passé autre chose que ce que l’on présuppose. De plus, il adore faire raconter plusieurs versions d’une même histoire par différents personnages, sans que l’on sache vraiment laquelle est la bonne (pour finalement découvrir qu’aucune des versions n’était vraiment la réalité !). La fin m’a aussi beaucoup impressionnée. En effet, je n’avais jamais lu de livre où la scène finale durait 200 pages, sans qu’il n’y ait jamais de moments moins forts. C’est un stress intense que réussit à nous faire vivre l’auteur, qui débouche sur une conclusion des plus épiques.

En ce qui a trait aux personnages, je dois dire que j’ai eu beaucoup de préférés. Tout d’abord, one ne peut pas parler de personnages sans parler de Kylar. J’adore sa version enfant, mais aussi sa version adulte. Il réussit à me surprendre dans bien des situations, tout d’abord de par son intelligence, mais aussi parce qu’il est extrêmement doué dans ce qu’il fait. Il a aussi un très grand cœur et se soucie beaucoup (trop) des autres. C’est bien souvent sa bonne conscience qui lui fait commettre ses pires erreurs. Ensuite, nous avons Durzo. Il se présente comme étant quelqu’un de très mystérieux et de renfermé sur lui-même. Il n’a que très peu d’amis à Cénara. Il a aussi beaucoup de petites manies qui me plaisent et le rendent assez attachants. De plus, il est très méticuleux dans son travail, ce qui fait de lui le meilleur pisse-culotte de la ville.

Je me dois aussi de parler de Logan. Ce jeune seigneur m’en aura fait voir de toutes les couleurs ! Nous le rencontrons très rapidement dans le roman et l’évolution de sa relation avec Kylar est très belle à voir. C’est un jeune homme très vertueux qui a la préservation de son honneur à cœur et qui fera tout pour que justice soit rendue dans toutes les situations. Il est, à mon humble avis, la seule lumière pure qui éclaire la ville. Mais même un personnage comme celui-ci possède une part de noirceur et j’ai peur que l’auteur s’amuse à le pervertir dans le prochain roman ! Finalement, je me devais de glisser un mot sur Mamma K. Je trouve que de tous, c’est elle le personnage le plus énigmatique. En effet, on ne sait pas grand-chose de son passé, ni de son présent et on a bien du mal à cerner ses véritables intentions. Elle est une experte en dissimulation de pensées et, malheureusement pour elle, ce talent pour autant lui être utile que lui nuire.

Pour finir, j’aborderai le style de l’auteur. À mon avis, Brent Weeks fait partie de cette catégorie d’auteurs qui sont capables de faire vivre les lecteurs dans leurs histoires. J’étais capable de ressentir la moindre émotion de chacun des personnages. Je vivais l’horreur d’Azoth lorsqu’il était obligé de se confronter au Rat alors qu’il n’avait pas de quoi payer la taxe hebdomadaire. Je sentais le désarroi de Kylar face à la mort prochaine d’un être humain par sa faute. Je vivais aussi les changements qui se passaient dans son corps et l’incompréhension m’habitait au même titre que lui. L’auteur réussit à adopter un rythme parfait, sans qu’il y ait moindrement de longueurs. Il décrit très bien les lieux et les actions, et je ne peux qu’en redemander !

Somme toute, je vous conseille ardemment ce livre si vous avez envie de passer un bon moment dans un univers tout à fait époustouflant ! N’hésitez surtout pas à me donner votre avis en commentaire, je me ferai un plaisir de vous y retrouver. 


13/24