15 décembre 2015

Promise par Ally Condie



Auteur: Ally Condie
Éditeur: Gallimard Jeunesse
Collection: Pôle fiction fantastique
Pages: 437
Parution: 5 mai 2014


Quatrième de couverture: 

Dans la Société, les Officiels décident. Qui vous aimez. Où vous travaillez. Quand vous mourez. Le jour où Cassia apprend qu'elle est promise à son meilleur ami, tout semble parfait. Mais rien de l'empêchera pourtant de tomber amoureuse de Ky, un banni de la Société. Y aurait-il une faille dans le système ? 

Mon classement: Or

Mon avis: 

J'ai vu ce livre passer dans de nombreuses bibliothèques et sur énormément de blog avant d'enfin me décider à l'acheter. Bien évidemment, il me tentait énormément. Toutefois, je me suis rendue compte que les avis étaient mitigés: soit on adore, soit on déteste. Eh bien, pour ma part, j'ai trouvé le début plutôt moyen (soit les cent première pages environ) et la suite très bien faite !

La première chose que j'ai pensé en lisant la quatrième de couverture, c'est: on va nous expliquer comment une société communiste implose d'elle-même. Parce que c'est ça en réalité. Dans ce monde, tout est décidé par la Société, une entité qui ne semble avoir ni nom, ni visage défini, mais où les Officiels agissent comme des agents de la paix pour faire respecter les règles qui ont été préétablies par on ne sait qui. Le concept est toutefois poussé très loin: selon des statistiques préconçues, on décide même qui chacun doit marier, à quel travail il est destiné, combien d'enfants il a le droit d'avoir et quelle sera la journée de sa mort. On entre ainsi dans la vie de Cassia, une parfaite citoyenne de la Société, au moment où elle doit se faire révéler son Promis durant une grande cérémonie. Comme vous pouvez le voir, le monde dans lequel les personnages évolue est très bien ficelé. Il y a une logique derrière l'existence de chaque règle, de chaque institution et de chaque poste: atteindre la perfection en tant que société. Là encore, on ne peut que féliciter l'auteur d'avoir mis en oeuvre, dans un petit livre pour adolescent, une version trop réaliste de notre monde actuel. Je suis contente d'être capable de faire un lien entre l'univers du roman et nos sociétés actuelles. En effet, je considère que l'objectif final d'une dystopie doit être d'amorcer une réflexion chez le lecteur sur le monde dans lequel on vit actuellement. Il doit y avoir une leçon à retenir de l'horreur que vivent les personnages et cette trilogie, grâce à ce premier tome, est lancée sur la bonne voie pour réussir à atteindre cet objectif.

Comme mentionné dans mon introduction, j'ai trouvé le début plutôt moyen. En fait, ce ne sont pas les actions en elle-même que j'ai trouvé moins bonnes (c'était même de très bonnes idées). Au contraire, le problème ici était le manque de détails que l'auteur nous donnait sur la scène. On a absolument aucune idée des sentiments de Cassia durant la cérémonie (hormis sa nervosité apparente) et on n'arrive pas à se faire une image mentale de la salle et de l'ambiance qui y règne. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais je trouve qu'en majorité, ce roman manquait de descriptions. Au début du roman, comme il ne se passe pas grand chose puisqu'on place alors le contexte dans lequel se déroule l'histoire, on se rend plus compte de cette absence de détails et c'est seulement à ce moment que c'est plus dérangeant. Au fil du récit, toutefois, on oublie le fait qu'il n'y a pas assez de descriptions pour se concentrer exclusivement sur les interactions entre les personnages, qui sont, elles, merveilleusement bien construites. Cette lacune demeure tout au long du récit et je trouvais quelque peu dommage de ne pas être en mesure de visualiser les endroits où progresse les personnages.

Abordons maintenant le coeur du récit: les personnages. Sans être un grand roman qui démontre un scénario extraordinaire, celui-ci réussit tout de même à être addictif. Comment ? Le secret réside seulement dans l'évolution psychologique des personnages. Dans plusieurs romans que j'ai lu auparavant, la partie la plus manquée par les auteurs étaient l'évolution psychologique de leurs personnages principaux, en particulier leur changement de camps dans les dystopies. Il ne faut pas se le cacher: c'est tout un défi de réussir à trouver des motivations assez fortes pour changer complètement les valeurs de quelqu'un. On peut affirmer sans conteste ici que l'auteur sait maîtriser la psychologie de ses personnages. Aucun n'a été laissé pour compte ici (du moins, pas les personnages principaux). Le plus gros du travail a été fait sur Cassia. J'ai adoré comment l'auteur a pris son temps pour emmêler chaque fil de sa toile, de façon à ce le dessin final s'impose de lui-même à notre esprit. Son évolution psychologique constitue le cœur même de l'histoire, le fil conducteur qui permet au lecteur de rester accroché. À chaque nouvelle péripétie, on se demande l'influence que cela aura sur sa façon d'envisager la vie. Et c'est tellement bien fait ! Au tout début, je trouvais Cassia assez insipide et inintéressante, mais je me doutais bien que c'était voulu et que cela changerait avec le temps. Ainsi, le seul personnage que j'appréciais particulièrement dans la première partie du roman, c'était son grand-père. Sans pouvoir m'expliquer pourquoi, l'évocation de ses souvenirs d'avant me donnait envie de le serrer dans mes bras, mais surtout d'avoir une discussion sérieuse avec lui. Je ne pouvais m'empêcher de l'adorer !

Et puis, naturellement, il y a le triangle amoureux. Pour moi, il est très difficile de faire un choix entre les deux. Au départ, je me disais que l'un serait mieux, puis d'autres événements ont fait pencher la balance vers l'autre et, au final, je ne suis plus du tout capable de choisir. Je n'imagine même pas la difficulté pour elle ! Que voulez-vous, les garçons intelligents m'attirent beaucoup et tous les deux ce sont révélés d'une incroyable intelligence ! Et comme je ne suis pas capable de les départager sur la base de leur physique, il ne me reste plus qu'à laisser le choix entre les mains de Cassia !

Pour finir, je vais vous parler du style d'écriture employé ici. À mon avis, et même s'il s'agit d'une traduction, je trouve le tout écrit de façon assez poétique. En effet, dans des moments de réflexion de Cassia, on peut voir que ses pensées sont structurées comme des poèmes: en plus d'utiliser des mots très imagés et à double sens, les phrases riment souvent entre elles. Ainsi, même la traductrice a tenté d'employer un vocabulaire qui respecte l'idée première de l'auteur. En fait, c'est très thématique comme choix: l'ensemble du roman porte en grande partie sur des poèmes. Du coup, j'ai bien apprécié l'idée.

Somme toute, même s'il ne s'agit pas d'un coup de coeur à proprement parler, j'ai passé un très bon moment et je n'hésiterai surtout pas à aller me procurer les prochains. Étant un roman très addictif, la trilogie peut donc être poursuivie durant mes études universitaires. Je mentionne que ce livre compte pour le Challenge Littérature de l'Imaginaire ! Sur ce, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé vous aussi ou si vous comptez le lire prochainement !

1/12


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